Savoir faire GPEC
UNE DÉMARCHE STRATÉGIQUE AU SAVOIR-FAIRE AMBIVALENT
1. La conduite d’une démarche GPEC nécessite un certain savoir-faire, autrement dit une habileté dans l’art de mener à bien une gestion anticipative et préventive des ressources humaines. Ce « savoir-faire GPEC » est à la fois méthodologique et empirique.
2. Le savoir-faire méthodologique fait écho à une procédure structurée, largement décrite par les experts et notamment par l’Agence Régionale d’Hospitalisation d’Ile de France (ARHIF), auteur d’un guide pratique destiné à accompagner les établissements franciliens dans ce type de démarche. La procédure « métiers-compétences » portée par l’ARHIF se décline en quatre volets successifs évoluant d’une gestion actuelle des emplois (volet 1) et des compétences (volet 2) vers une gestion prévisionnelle des emplois (volet 3) et des compétences (volet 4).
L’étude de ces quatre volets doit conduire l’établissement à analyser le différentiel entre l’actuel et le prévisionnel, entre ce qui est et ce qui doit être. Dès lors, la démarche GPEC apparaît comme étant une procédure logique, quasi systémique, ne laissant place d’un point de vue méthodologique, qu’à très peu d’originalité.
3. Pour autant, le savoir-faire GPEC est également empirique . En effet, l’établissement doit dépasser le cadre méthodologique et se confronter à l’expérience de terrain. L’analyse des pratiques nous démontre que la GPEC doit être une démarche participative et collective laissant une place centrale au cadre de santé, « meneur » de l’entretien d’évaluation.
Une place prépondérante devra également être réservée au DRH, dont les prérogatives semblent pouvoir pleinement s’exprimer au cours de la GPEC. Ainsi, le savoir-faire expérientiel ou empirique de la GPEC nous laisse entendre que celle-ci doit évoluer et peut-être même innover en se tournant vers l’avenir technologique. Elle doit être une démarche dynamique, questionnant l’hôpital de demain, dans un secteur confronté à l’industrialisation de la médecine, à la dématérialisation des données de santé et risquant parfois de perdre ses repères humanistes.
Savoir faire Gpec
4. Pour illustrer ce point de vue, nous avons fait le choix d’associer trois notions: GPEC, Hospitalisation A Domicile (HAD) et télémédecine. En effet, HAD et télémédecine sont souvent désignés comme étant les composantes de la médecine de demain. Dès lors, il nous a paru pertinent d’envisager l’hypothèse d’une démarche GPEC anticipant le développement des systèmes d’information et de la télémédecine, notamment au sein d’un service d’HAD.
5. Ainsi, il convient de souligner le caractère ambivalent du savoir-faire GPEC, mêlant à bien des égards, les notions d’inné et d’acquis. En effet, même si ce savoir-faire repose principalement sur la technique et l’expérience, c’est-à-dire sur l’acquis, il nécessite d’être mis en œuvre par l’homme en tant qu’ « être social ». Qualifié d’ « animal social » par Aristote, l’homme apparaît comme étant la résultante d’une nature biologique, l’inné, et d’un contexte social, l’acquis. Dès lors, le savoir-faire GPEC nécessite un certain savoir-être du professionnel, un investissement de l’homme au profit de l’organisation et du personnel.
Au cours de ce chapitre, nous constaterons que pour mener à bien une démarche GPEC il convient de combiner savoir-faire méthodologique et savoir-faire empirique. En effet, le savoir-faire expérientiel est essentiel dans la construction d’une GPEC de qualité.
C’est en le combinant avec le savoir-faire procédural et en jouant de leur complémentarité, que l’établissement pourra gérer de manière anticipée les ressources humaines, matière première de la qualité des soins.
Le cabinet de maître Mouillac-DELAGE intervient en droit de la santé, droit pénal et de la Famille.
Savoir faire gpec.